La Vigie de Malakoff : projets à l’horizon
Après avoir rappelé l’origine, les buts et les initiatives « patrimoniales » de La Vigie, Jean Emmanuel Paillon poursuit sur les projets de l’association.
Montbouge : Y a-t-il la moindre possibilité que soit restituée un jour la « Nouvelle Californie » imaginée et créée par Alexandre Chauvelot au siècle dernier, cette espèce de vaste parc d’attraction populaire ?
Jean Emmanuel Paillon : Il s’agit d’une des propositions de l’association La Vigie. Nous avons fait la suggestion d’édifier une « réplique » de la Tour de Malakoff, au dessus du périphérique Porte de Vanves (si la couverture devient plus qu’un projet). Cette Tour, construite en 1856, était haute de 50 mètres, et constituait le cœur du parc de loisirs de Chauvelot. C’était le point de rencontre de centaines de Parisiens, qui venaient se divertir le dimanche après midi.
Le 150ème anniversaire de l’édification de la Tour de Malakoff en 2006 pourrait constituer une occasion privilégiée pour redonner vie à ce fameux parc de loisirs. Mais ce projet dépasse une simple association. Si la ville n’est pas opposée à l’étude d’un tel projet, il n’est toutefois pas sûr que cela fasse partie de ses priorités.
Mb : Quelles sont vos relations avec la municipalité de Malakoff ?
J.E.P. : Nous avons toujours voulu privilégier une attitude constructive avec la mairie de Malakoff, même si nous pouvons apparaître parfois comme des « empêcheurs de tourner en rond », ou de continuels insatisfaits.
Mais, le fait de rencontrer les élus et d’être parfois entendus, ne veut pas dire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Nous aurions par exemple souhaité que la mairie exerce son droit de préemption sur la Blanchisserie Fontaine et sur une partie de l’ancienne usine Caïffa, deux sites
répertoriés et qui vont prochainement disparaître.
Je rappelle notre demande visant à créer des conseils de quartier, pour rendre permanent le dialogue avec les habitants ou leurs représentants au-delà des visites annuelles de quartier. Nous souhaiterions être mieux associés aux projets urbains de la ville. Au total, ce que nous demandons, c’est plus de concertation et de démocratie participative. Mais cela prend du temps.
Mb : Vous avez noué un partenariat avec l’association Monts 14. En quoi consiste-t-il ?
J.E.P. : Une association locale peut vite tomber dans un certain localisme et perdre le contact avec le monde extérieur. Rechercher la proximité est important, mais s’y cantonner, est dangereux. C’est pourquoi nous avons toujours souhaité ouvrir notre horizon au-delà du périphérique et des limites de la commune.
Nous sommes liés depuis notre création à SOS Paris, mais nous avons aussi souhaité nouer des contacts avec des associations du 14ème , avec lesquelles nous partageons cette frontière que constitue le périphérique. La première association a dire oui à un partenariat avec la nôtre a été Monts 14. Nous collaborons par exemple au journal de cette association, et organisons des réunions sur des problématiques communes
L’idée générale serait de constituer à terme un réseau des associations du Sud de Seine ayant les mêmes préoccupations. Avec le 14ème nous avons, en effet,
différents sujets d’intérêt communs : le périphérique, à travers notamment le projet de couverture Porte de Vanves, l’histoire, à travers Chauvelot « créateur » des villages des Thermopyles, de Plaisance et bien sûr de Malakoff, l’arrivée sur la ville de nombreux habitants du 14ème et enfin les projets de déplacement urbain qui préoccupent bien sûr nos deux communes, mais aussi les villes environnantes. Ce partenariat n’est bien sûr pas exclusif et le projet d’un collectif d’associations entre communes du Sud de Seine est l’objectif essentiel. C’est aussi pour cela que nous souhaitons un rapprochement avec une association comme Particip’actif [1].
Mb : Quel est votre mode de fonctionnement et quels sont vos projets actuels ?
J.E.P. : Notre mode de fonctionnement ressemble à beaucoup d’associations de ce type, avec un accent mis sur les échanges et la veille. Nous avons des réunions conviviales les dimanches matins, où nous sommes amenés à traiter des questions d’actualité. Cela est aussi l’occasion de rencontrer les personnes qui souhaitent mieux connaître l’association. A ce propos, nous fonctionnons beaucoup par le bouche à oreille, car la « veille » sur les projets ayant un impact sur la ville passe d’abord par ce mode de communication (permis de démolir, travaux...).
S’agissant de nos supports d’information auprès de nos sympathisants, nous diffusons une lettre électronique tous les mois, intitulée « les Brèves de la Vigie », à près de trois cent cinquante destinataires. Je suis souvent étonné de l’impact d’un tel support, auquel chacun peut s’abonner et que nous n’hésitons pas également à adresser aux élus. L’association s’est également dotée d’un site Internet, un blog plus précisément, sur lequel on retrouve l’ensemble des actualités concernant notre champ d’intervention, avec la possibilité pour chacun de déposer des commentaires. Nous essayons de plus en plus d’y ajouter des photos, pour le rendre plus convivial, et de donner la possibilité aux internautes d’imprimer les parcours de promenade proposés [2].
S’agissant de nos projets actuels, ils sont à la fois ambitieux et pragmatiques.
Ambitieux, car - outre un encouragement des habitants à participer toujours plus à la vie locale - ils visent à donner un autre regard sur une ville de banlieue comme Malakoff. Par exemple, c’est notre souhait que la ville fasse appel à un coloriste urbain pour donner des « couleurs » à la ville, comme le font déjà Lyon et Saint Etienne. Nous proposons également de rebaptiser la Porte de Vanves "Porte de Vanves Malakoff", pour être plus en conformité avec la topographie urbaine et les évolutions historiques (cette porte ne donne plus sur Vanves, mais Malakoff depuis 1883 !!).
Mais aussi pragmatiques, en proposant de nouveaux projets de mise en valeur du patrimoine de la ville (organisation de nouvelles visites conférences, projets de publications, renouvellement des Journées du patrimoine...). Faire en sorte aussi que la mairie s’engage à apposer des panneaux signalétiques sur le patrimoine et l’histoire de Malakoff à proximité des lieux insolites (usines, puits, maisons remarquables, bec de gaz...). C’est sans doute à ces conditions que l’on pourra aussi changer le regard sur la banlieue.
[1] Particip’actif :
30, rue Racine, 92120 Moontrouge. Tél. : 06 17 58 47 02.
Mail : participactif@laposte.net.
Blog : http://participactif.blogspirit.com
A propos de particip’actif, on peut lire dans Montbouge : Particip’actif, le temps de l’action ainsi que l’interview de son Président : Quand Particip’actif participe....
[2] Pour recevoir, dès sa parution, la lettre électronique de l’association La Vigie, envoyer un mail à l’adresse : malakoff_lavigie@hotmail.com. Cette lettre de diffusion est gratuite et paraît tous les mois.
Site Internet : www.u-blog.net/lavigie.
Téléphone : 01 49 12 42 98 ou 06 60 96 65 45
Je vous signale au risque de passer pour un emêcheur de tourner en rond que l’opération qui a redonné des couleurs à Lyon date d’il y a presque 30 ans ! Et vous venez de vous en apercevoir...
A Malakoff on a eu la bonne idée de construire des immeubles d’habitation le long du périphérique pour que les résidents profitent de la pollution automobile aux premières loges, idée géniale financièrement.
je crois que Monsieur Paillon est en train de faire un travail extraordinaire et le mieux à faire est de l’encourager au lieu de démonter ses propositions. Sinon, proposez-nous autre chose ; de toute façon c’est plus simple de critiquer.
je ne sais si les projets de Monsieur Paillon sont bons, je vois que des milliers de Malakofiots habitent le long du périphérique, dans des constructions postérieures à sa réalisation ; c’était finalement une bonne idée pour des logements sociaux( c’est pas cher et les attributaires, s’ils veulent être logés ne peuvebt qu’accepter) ; c’est trés difficile de faire des propositions dans ces conditions, sauf à faire supporter aux parisiens cette fabuleuse"ânerie", mais n’était-ce pas voulu, dès le départ ?
C’est une politique bien connue, faire payer par les autres ses propres bêtises.