Le jeu des réunions de quartier
Ce genre de réunion sonne comme les trois coups d’une pièce de théâtre [1]. Notre acteur principal (le Maire) est coutumier de la rhétorique bien huilée, de la répartie à l’envolée, sans source de vérification précise. Dans la salle des spectateurs, invités à poser leur question, se cachent de dangereux agitateurs. Tel était le cas de la réunion de quartier du 27 septembre 2007. Un quartier rebaptisé "Vivre mon quartier" à la place de l’ancêtre "Vieux Montrouge". Un coup de jeunesse qui s’est senti aussi dans les interventions du public.
Hall de l’école Raymond Queneau en fin d’après midi. Une centaine d’habitants sont venus assister à la prestation du Maire et à sa série, tant attendue, de questions / réponses. Certains viennent pour la première fois, d’autres sont de vieux habitués. L’œil novice ne décèle pas la répartition géographique, subtile mais révélatrice : la garde rapprochée, celle des adeptes du staff municipal, venus en avance, dans les premiers rangs. Les curieux, les contestataires, les retardataires, à l’arrière ban ; les plus médusés pouvant partir plus rapidement sans se faire remarquer.
Les questions autour du Plan local d’urbanisme (PLU) ont fusé ce soir là. Il faut dire que l’association monMontrouge [2] était venue en force. Notons l’indélicatesse du Maire, juste avant de
>passer la parole à son Président Steve Murez, consistant à faire des présentations publiques en évoquant des éléments privés des Murez. Du jamais vu dans ce genre de réunion. Histoire de préparer l’assistance à l’assaut de cet habitant tranquille devenu militant associatif actif depuis qu’une construction immobilière, jouxtant l’habitation des Murez, risque de dénaturer un quartier - celui de la rue Louis Rolland [3]. Histoire également de faire passer le Maire comme un médiateur au grand cœur. Sauf que Steve Murez se se laisse pas impressionner. Il contre-attaque l’article U 2.3 du PLU [4]) et profite de cette joute verbale pour diffuser un tract en pleine séance de réunion de quartier. Du jamais vu là encore !
Au jeu des questions / réponses, il y a une constante : les bonnes questions et les mauvaises. Au premier rang, généralement, les questions dociles, celles de la bonne civilité, de l’indignation personnelle, circonscrites aux portes de "son chez soi", celles qui se répètent de réunions de quartier en réunions de quartier : les déjections canines, les dépôts d’ordures, les tags… Au Maire d’expliquer tous les efforts réalisés en la matière. Et de ponctuer son discours de solutions salvatrices telle que les "contraventions". Une sentence appréciée, attendue, écoutée
religieusement (du moins par certains). En arrière ban, les questions dérangeantes, les mauvaises, plus complexes, celles qui prennent de la hauteur en dépassant l’entre soi : le Plan local d’urbanisme, l’identité patrimoniale et culturelle de la ville, la dynamique commerciale et économique, le pouvoir municipal en matière d’information locale [5].
Si le maire peut valoriser "ses" réunions comme un contact direct avec la population, il n’en demeure pas moins que devant le mécontentement ambiant, certaines de ces réunions [6] deviennent une tribune citoyenne pour habitants et associatifs excédés par la politique de la ville qu’on leur impose. Elles traduisent des failles dans le contrat de confiance républicain accordé au Maire. Ces réunions deviennent l’occasion de défendre publiquement une cause, un combat. Une sorte de revers de médaille pour le pouvoir local, résultant d’une carence en matière de démocratie participative, réelle, co-construite sur le long terme avec l’ensemble des acteurs locaux.
A moins que les réunions de quartier ne gardent leur rôle originel : celui d’exutoire, d’expressions sans lendemain, de leurre à s’occuper de tels ou tels problèmes (que l’on retrouve d’année en année). Un jeu démocratique où chacun est dans son rôle d’acteur : du sympathisant au contestataire en passant par l’étonné. Du théâtre qu’on vous dit !
[1] Lire "Au théâtre ce soir".
[2] monMontrouge, 20 rue Louis Rolland, 06 07 95 52 92 M@MonMontrouge.com. L’association a son site : http://www.monmontrouge.com/.
[3] Pour en savoir plus, lire "Démolition, manipulation, protestation (3)".
[4] Cet article précise que "Tout projet de construction ou d’extension de bâtiments situés dans les secteurs repérés au document graphique, au titre de l’article R123-11f, sera subordonné à la démolition de tout ou partie des bâtiments existants." - Mis en gras par la rédaction.
[5] En tant qu’intervenant à cette réunion de quartier, j’ai relaté l’affaire de Montrouge magazine vis-à-vis de MontBouge et interpellé le Maire sur cette discrimination associative. La réponse publique du Maire fut d’avouer qu’il n’y avait pas de critères objectifs à la non publication d’une brève dans le bulletin municipal ! Pour en savoir plus, lire "Bulletin municipal : la voix de son mai(t)re ?".
[6] Notons qu’à quartiers différents, contextes et acteurs différents. Le climat et les sujets abordés s’en ressentent.
Sous une présentation anodine,unilatérale et simpliste vous présentez les réunions de quartier comme opposant les bons : vous et vos amis ...
et les mauvais ceux qui ne pensent pas comme vous qui sont peu ou prou taxés de sectarisme ou de de suivisme moutonnier. ce qui de votre part nous étonne, vu l’angélisme avec lequel vous relatez vos performances et celles de vos amis ; mais enfin s’il y eut invectives, mots discourtois ou même blessants il ne furent issus que du côté dont vous vantez les exploîts comme une "chanson de gestes". Vous êtes libre mais c’est votre vision unilatérale et simpliste des faits. Ce n’était pas l’idée que l’on pourait se faire en lisant votre prose de la démocratie, peut-être est-ce la vôtre ? C’est vrai les chantres de la démocratie participative ne supporte que la leur !
Enfin, si vous le permettez, tout de même,ayez un peu de respect pour des gens qui n’ont aucune leçon à attendre de vous.
Je constate hélas que les reunions de quartier sont toujours aussi inintéressantes : déjections canines, voitures mal garées... Ca ne donne pas envie d’y retourner !
mais mon ou ma chère il ne tenait qu’à vous de les rendre plus interéssantes ; encore que ... l’intérêt de ces réunions est de faire parler les habitants et non d’écouter les péroreurs professionnels ou amateurs. c’est vrai... il y a aussi les vélos et les cyclistes, les motos et les motocyclistes, les autos et les automobilistes, les piétons et les trottoirs, les propriétaires de pavillons et les amateurs de verdure,le ramassage des poubelles et le nettoyage des rues, les urbanistes en herbe et les spécialistes de tous poils,les personnes âgéese et les jeunes parents, la politique de l’enfance et de la petite enfance et j’en passe de plus inintéressantes encore...
QUEL ENNUI, l’ennui ce serait les autres pour paraphraser Jean-Paul S.!
Au fait monsieur Le donneur de leçons savez vous à quelle heure passent les balayeuses si bruyantes dans la quartier où habite le maire de Montrouge ? Dans ma rue ces balayeuses passent à 6H45, et dans la votre ? Les réunions de quartiers que vous portez aux nues ne sont pas faites pour écouter les doléances des citoyens, elles sont un panagérique des actions municipales entreprises sans conceration. Le fait du prince. Il en est de même au sein de son conseil municipal, pas un conseiller de sa majorité n’a le droit de prendre la parole, ils restent muets pendant des heures. Seul le roi a la parole. Renseignez-vous, vous aurez une autre image de ce vaillant édile.
c’est un prince un roi ou un tyran ; pauvre de nous.
Ah les balayeuses, cela faisait moins de bruit quand c’était des balayeurs, les femmes sont plus bruyantes et plus travailleuses.
Les réunions de quartier n’ont rien de démocratique. Lorsq’une question avant d’être formulée demande un minimum d’information pour que tous comprennent, j’ai pu constater à mes dépens que l’on vous presse de la formuler, surtout si cette question expliquée avant d’être formulée risque de s’avérer délicate pour Mr le Maire. Avez-vous aussi remarqué que dès que la question est formulée, on vous arrache le micro. A moins d’avoir une voix de stentor, il vous est difficile de contredire Mr Le Maire. Pour plus de démocratie, de véritables conseils de quartier comme cela se pratique dans certaines communes seraient préférables.
Franchement, dans ces propos, on retrouve bien du montbouge ;
Un magasine, qui passe son temps à réclamer du débat participatif, et pour une fois que y a des réunions, ça ne leur plait pas !
Déjà pour les conseils, on peut ironiser sur leur contenu et sur les préocupations des gens (bruits, déjections...) mais bon tout le monde n a pas forcément le niveau cérébral bac +12 des rédacteurs de montbouge, il y a des gens qui ont des préocupations concrêtes et qui sont plus préocupés par la qualité de leur sommeil ou par le nombre de crêches que par le statut problématique des femmes journalistes voilées au kirghisistan...
Enfin ces réunions sont souvent les mêmes partout, quelle que soit la couleur politique. je pense d ailleurs que les réunions de quartiers organisées par la mairie sont surement bien plus "diverifiées" au sens éventail politique que les réunions de montbouge qui baignent (se noient ?) dans la sauce bobo-fcpe- enseignant.
amicalement :-)